Page 95 - Livre électronique du congrès national de pneumologie 2022
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l’épisode aigu, mais aussi ses séquelles, notamment Les explorations fonctionnelles respiratoires faites à
respiratoires. 3 mois post Covid étaient similaires chez les 2
groupes en particulier pour la CPT : Capacité
Le syndrome d’hyperventilation (SHV) post Covid 19 Pulmonaire Totale (p=0,259) et la DLCO : La capacité
a été décrit dans la littérature. Le SHV inclut des de diffusion du monoxyde de carbone (p=0,653).
symptômes somatiques induits par une
hyperventilation physiologiquement inappropriée CONCLUSION : Les facteurs prédisposants au SHV
(1). Il provoque une hypocapnie qui serait à l’origine post Covid 19 restent peu connus. Notre étude a
des de la symptomatologie décrite. montré que ce syndrome était plus fréquent chez le
sexe féminin et les patients dyslipidémiques.
L’OBJECTIF de notre travail est de préciser les
facteurs prédisposants au SHV à 1 mois de l’infection Certains auteurs ont évoqué le rôle de la
à Covid 19. réhabilitation à l’effort qui aurait place centrale dans
la prise en charge du SHV, en plus de l’encadrement
METHODES : Etude prospective incluant 254 patients psychologique
ayant eu une pneumonie à SARS-COV 2 et suivis à la
consultation post-covid durant la période allant REFERENCES
d’Octobre 2020 à Septembre 2021. Le score de
Nijmegen évalue selon seize item la probabilité 1. Lewis RA, Howell JB. Definition of the
clinique du SHV a été réalisé à un mois de l’épisode hyperventilation syndrome. Bull Eur
aigu. Un score supérieur à 23/64 est évocateur de Physiopathol Respir 1986;22: 201-5.
SHV (2). Les patients étaient divisés en 2 groupes 2. van Dixhoorn J, Duivenvoorden HJ. Efficacy of
selon ce score : G1 ceux qui ont présenté un SHV ( Nijmegen questionnaire in recognition of the
n=37), et G2 ceux qui ne l’ont pas présenté (n=203). hyperventilation syndrome. J Psychosom Res
1985;29:199-206.
RESULTATS :La moyenne d’âge dans G1 était de 55,66
± 14,56 ans, sans différence significative entre les P74. IMPACT D’UN PROGRAMME DE
deux groupes (p=0,35). Le tabagisme a été noté REHABILITATION RESPIRATOIRE AMBULATOIRE
chez 6 patients (7,1%) de G1 et chez 79 patients de G2
(92,9%) (p=0,006). Une prédominance féminine POST-COVID-19 SUR LA TOLERANCE A L’EFFORT
significative a été notée dans G1 24,4 % vs 10% Mejri Islam1, Ella Nemsi1, Kacem Maroua1,Ayed Khadija2,
d’hommes (p=0,003). Pas de différence significative Mhamdi Samira1, Daboussi Selsabil1, Aichaouia Chiraz1,
entre les comorbidités associées dans les deux Moatemri Zied1
groupes mis à part la dyslipidémie qui était moins
présente dans G1 (27,7% vs 72,3%, p=0,01). 1 : SERVICE DE PNEUMOLOGIE, HOPITAL MILITAIRE DE TUNIS ;2 : CENTRE
D’EXPERTISE DE MEDECINE AERONAUTIQUE
Cliniquement, les patients de G1 présentaient
initialement moins de dyspnée (18,1% vs 81,9%, INTRODUCTION :
p=0,02) et de douleurs thoraciques (23,5% vs 76,3%,
p=0,003), et plus d’anxiété (60% vs 40%, p=0,000). Le Le long COVID-19 a posé un problème de prise en
SHV n’était pas corrélé aux besoins en oxygène charge pour les praticiens .En effet, dans plus qu'un
(p=0,399) ni au transfert en réanimation ( tiers des cas, les patients ayant été pris en charge
p=0,828). Aucun patient des deux groupes n’a été pour des pneumopathies à COVID-19 gardent une
intubé. désadaptation à l'effort persistante jusqu'à un délai
supérieur à 6 mois. De ce fait, une réhabilitation
A un mois post Covid, les patients de G1 avaient respiratoire (RR) s'impose afin de limiter les séquelles
moins de dyspnée (21,6% vs 78,4%, p=0,007), de respiratoires en post-COVID-19.
myalgies (32,6% vs 37,4%, p=0.000), d’asthénie
(34,7% vs 65,3%, p=0,000) et de vertiges (41,2% vs OBJECTIF :
58,8%, p=0,000). Sur le plan gazométrique, pas de L’objectif de notre travail était d’évaluer l'effet d’un
différence significative entre G1 et G2 notamment programme de réhabilitation respiratoire
pour la PaO2 (p=0,334) et la paCO2 (p=0,437). ambulatoire sur la tolérance à l'effort et les données
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