Page 107 - Livre électronique du congrès national de pneumologie 2022
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P89.  PNEUMOPATHIE INTERSTITIELLE  AVEC            pratiquée chez 8 patients, montrant un syndrome
             MANIFESTATIONS AUTO-IMMUNES : A PROPOS             restrictif dans 5 cas, obstructif (1 cas) et mixte (1 cas). La
                                                                mesure de la capacité de diffusion du monoxyde
             DE 8 CAS                                           de carbone (DLCO) était anormale dans 50% des cas.

             DC. Chebbi  (1),  S. Derbal(1), O.Hentati(1),  Y. Cherif(1),  S.   Cinq patients étaient explorés par une fibroscopie
             Farhati(2), F. Ben Dahmen(1), M. Abdallah(1)       bronchique, montrant un aspect inflammatoire dans 1
                                                                cas et un aspect normal dans 4 cas. Un complément
             (1) SERVICE DE MEDECINE INTERNE, HOPITAL REGIONAL DE BEN AROUS (2)   par biopsie bronchique a été réalisé dans 3 cas
             SERVICE DE PNEUMOLOGIE, HOPITAL REGIONAL DE BEN AROUS"   montrant une inflammation non spécifique. Une
                                                                biopsie des glandes salivaires a été réalisée chez
            La pneumopathie interstitielle diffuse (PID) avec   tous les malades. Elle a objectivé un score de I selon
            manifestations   auto-immunes    («   interstitial  Chisholm et Mason chez 3 malades et un score de III
            pneumonia with auto-immune features » ou IPAF) est   chez un malade. Elle était normale dans les 3 cas
            un groupe de pathologies qui tient place entre la PID   restants. Le bilan immunologique était positif pour
            idiopathique et la PID secondaire aux connectivites.   tous nos patients, avec comme principales
            Il s’agit d’une nouvelle entité actuellement mieux   anomalies immunologiques : positivité des
            caractérisée  grâce  à  des  critères  concensuels  de   anticorps anti-nucléaires (50%), anticorps anti-PM-Scl
            l’American Thoracic Society et de l’European        (3 cas), anticorps anti-Scl  70 (1 cas), anticorps anti-
            Respirtory Society.                                 RO52 (1 cas), anti-DNA (1 cas) et facteur rhumatoïde (3
                                                                cas) avec un taux supérieur à 2 fois la normale.
            Nous avons mené une  étude rétrospective au
            service de Médecine Interne de l’Hôpital Régional   Une corticothérapie systémique a été prescrite
            de Ben Arous, entre janvier 2015 et septembre 2022,   chez 5 malades, avec un immunosuppresseur
            colligeant 147 cas de PID. Huit cas de IPAF ont été   (azathioprine) chez un seul malade changé  par le
            individualisés, soit  5% de l’ensemble des  PID. Le   mycophénolate mofétil devant son inefficacité.
            diagnostic de IPAF a été retenu après élimination de   L’évolution globale était une amélioration (3 cas), une
            toute autre cause pour la PID, en particulier les   aggravation (3 cas) et une stabilisation (2 cas). Le recul
            connectivites, et après vérification de la présence   moyen était de 2 ans et demi.
            d’au moins un signe appartenant à au moins un
            domaine clinique, radiologique ou morphologique     D’autres études prospectives sont nécessaires pour
            selon les critères de l’American Thoracic Society et   affiner  les critères  de  l’IPAF. En  effet,  les  critères
            de l’European Respirtory Society.                   actuels  regroupent   une   population   assez
                                                                hétérogène de malades, ne permettant  pas
            Nos malades se répartissent en 7 femmes (87,5%) et   d’identifier un profil commun bien individualisé.
            un hommes (12,5%). L’âge moyen au diagnostic était
            de 54 ans (extrêmes entre 38 et 68 ans). L’IPAF était   P90.     PROFIL     FONCTIONNEL        DES
            révélée par une symptomatologie respiratoire dans   PNEUMOPATHIES INFILTRANTES DIFFUSES
            6  cas  (75%),  et  de  découverte  fortuite  chez  2
            malades (25%).  Les principaux signes respiratoires   B. BARKOUS1,2, A.YAHYAOUI1, N. BEN ABBES1, A.Sayhi1,2, F.
            étaient une toux (7 cas) et une dyspnée d’effort (5   Guezguez1,2, S. Rouatbi1,2
            cas). Les manifestations extra-respiratoires étaient
            présentes dans 75% des cas. Il s’agissait           1.SERVICE DE  PHYSIOLOGIE ET  EXPLORATIONS  FONCTIONNELLES,  EPS
            principalement de signes cutanés (5 cas), articulaires   FARHAT HACHED, SOUSSE, TUNISIE 2.LABORATOIRE DE  RECHERCHE DE
                                                                L'INSUFFISANCE CARDIAQUE (LR12SP09), SOUSSE, TUNISIE"
            (4 cas), xérostomie (4 cas), xérophtalmie (3 cas) et
            d’un phénomène de Raynaud (1 cas). Le flux salivaire
            et le test de Shirmer étaient pathologiques chez    INTRODUCTION :
            respectivement   1  cas   et  4   cas.     Une      Les pneumopathies infiltratives diffuses (PID)
            hypergammaglobulinémie était notée dans 25%         regroupent un ensemble très hétérogène de
            des cas.  La capillaroscopie réalisée dans 5 cas a   maladies pouvant aboutir à une insuffisance
            objectivé des anomalies non spécifiques à type de   respiratoire chronique. L’exploration  fonctionnelle
            dystrophies mineures dans 3 cas. La spirométrie était


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